Jeudi 2 Décembre 2016 : à nous le soleil et l'eau chaude !

Après 12 heures d'avion avec escale à Dubaï, un contrôle passeports pour le moins long (sans doute une heure d’attente pour les derniers passagers de notre 777 Emirates !) à l’aéroport, et un transfert de 10’ en taxi, nous posons enfin les sacs à la Marina d'Eden Island sur l'Ile de Mahé, port Victoria.

L’ile se situe sous l’équateur (environ 300 milles) à la position 04°38’ Sud et 55° 28’Est, et on sent bien que ça plombe dur au soleil !

3 heures de décalage positif et 26°C d’écart (ici il fait déjà 28° à 8h du matin), nous voilà à pied d’œuvre pour passer 12 jours sur un catamaran Moorings 39 (Léopard 39) de location.

Le terrain de jeu est assez réduit puisque l’archipel des Seychelles intérieures a un diamètre de 45 milles et que vu la proximité des côtes somaliennes (moins de 600 milles) la navigation reste déconseillée en dehors de ce périmètre eu égard à un passé de piraterie encore assez récent.

Donc les cartes maritimes indiquent assez fréquemment la mention « area to be avoided », dit autrement « zone à éviter », nous voilà prévenus…

Pour autant les Seychelles s’étendent sur près de 400.000 km2 jusqu’à la l’ile d’Aldabra, réserve naturelle inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.

Distante de 600 milles de Madagascar au SW, 900 de Maurice, 1000 de la Réunion au SE et 1100 des Maldives au NE, ces iles « intérieures » reposent sur un socle granitique dont on reparlera plus loin.

Cette république de 93.000 habitants, indépendante depuis 1976 fait partie du Commonwealth et de la Francophonie ; en quasi faillite en 2008 elle a vu la moitié de sa dette effacée et a dû mettre en place des réformes économiques en accord avec le FMI.

3 langues y sont parlées : le créole seychellois, l’anglais et le français, le pays est catholique à 80%.

Les 2 piliers de l’économie sont le tourisme et la pêche thonière industrielle, Mahé est un grand port thonier d'où s'organise une grande partie de la pêche thonière dans l'Océan Indien, notamment pour les armements espagnols et français..

Le salaire par habitant, brut moyen mensuel est <1000$.

La monnaie est la roupie seychelloise (100 roupies (SCR) ≈ 7 euros), jolis billets colorés et illustrés de plantes et oiseaux locaux. La vie est chère pour 2 raisons principales: la plupart des denrées sont importées (à l’exception de petites productions locales fruits et légumes) et puis les touristes doivent bien avoir les moyens !

L’alcool (pas tous) s’achète dans tous les commerces alimentaires mais reste très cher, à l’exception des bières locales (Seybrew, Eku, …) qui sont assez bon marché, il est donc prudent d’arriver avec son propre matériel, dans les limites autorisées (cf compagnies aériennes).

Après avoir posé nos sacs à bord et fait un avitaillement assez lourd en une bonne heure au magasin « Spar » bien achalandé de la marina, nous profitons d’une douche bien méritée à bord.

Le briefing technique est bien réalisé à bord par le responsable technique, le briefing navigation est fait au bureau Moorings en 20’ chrono, sur présentation de diapos Powerpoint (à nous de prendre des notes !) et des images (smartphone), la copie des documents présentés n’est pas mise à disposition des locataires, contrairement à ce que nous avions connu en Thaïlande ou le book navigation était exemplaire, bien qu’en anglais seulement…Quelques cartes papier annotées complètent la carto électronique Raymarine, « assez » précise.

La responsable Moorings propose de nous acheter notre guide de navigation en français si nous en avons un, ce qui n'est pas le cas.

Nous y découvrons qu’une grande partie des plus petites iles sont privées, vendues à des milliardaires (souvent arabes, mais pas que, cf Liliane Bettencourt, Loréal), et les réserves naturelles fleurissent autour des meilleurs spots de plongée, avec leurs inévitables taxes particulièrement rédhibitoires, on y reviendra.

Le débarquement et le mouillage sur ou près de ces iles privées ou pas est donc à étudier au cas par cas. Il va donc falloir bien regarder ou on pose « la pioche » ou le pied, sinon gare au porte-monnaie !

L’accent est mis aussi sur la nécessité quasi-systématique de bien fermer le bateau lors de nos absences et de ne pas y laisser de valeurs (argent/papiers/appareils photos…etc), à bon entendeur…

12H00 locales (09h en France) nous voilà parés à décoller pour notre virée seychelloise.

Nous sortons de la marina située à l’abri de l’Ile artificielle d’Eden Island, genre de réserve de millionnaires (maisons entre 3 et 5 millions d’euros, avec accès et plage privée) et cap au Nord Est, nous rejoignons à 2 milles notre 1^er mouillage, sous le vent de l’ile Moyenne (le zéphir est d'Est ce midi) dans le Ste Anne’s Channel, il nous tarde de goûter aux joies du bain. 3 ou 4 bateaux voisins seulement, pour l’essentiel des touristes embarqués à la journée sur des catas de croisière.

Mouillage près de l'ile au Cerf

Par des fonds de 2 à 3 mètres nous profitons des premières rencontres avec les poissons tropicaux, magnifiques, l’eau est à 26/27° ! Génial ! Le snorkeling (nage en surface avec masque/tuba et palmes) permet à tout un chacun en toute simplicité, d’admirer la faune à petite distance, pour de meilleures photos prévoir de descendre en apnée, au plus près des poissons qui fréquentent les fonds coralliens ou herbeux…

Nous sommes rapidement alpagués par les gardes du SNA (parc naturel marin de Ste Anne, ancien site de pêche à la baleine, qui faisait office de base de la marine royale pendant la Seconde Guerre Mondiale) qui s’empressent de nous alléger de 200 roupies par personne (environ 14/15 €, soit 85/90€ pour notre équipage) pour notre « entrée » dans la réserve de l’Ile Ste Anne.

Après un premier bon repas autour d'une salade bien fraiche et une sieste récupératrice, nous allons mouiller pour la nuit de l’autre coté du « Channel » dans l’anse Cimetière de l’ile Ste Anne, bien abrités de la petite houle de NW, nous sommes 2 bateaux au mouillage.

La température reste élevée la nuit (26°) et il nous faut nous acclimater, fini la couette, ici, c’est tout nu, tout ouvert + ventilo ! Les tentatives de dormir sur le trampoline et sous la magnifique voute étoilée des tropiques, seront un échec compte tenu de l’humidité nocturne.

Vendredi 3 décembre

Le jour vient vers 05h30 (la nuit vers 18H00) et le traditionnel bain du matin avant le petit déjeuner pris à l’abri du bimini rigide permet à chacun de se mettre en appétit.

Nous repassons à la caisse pour la nuit au mouillage, « seulement » 250 roupies soit 18€ pour le bateau/une nuit ; à ce prix on pourrait espérer un amarrage sur bouée qui aurait réellement le mérite de protéger de notre mouillage les fonds et de moins effrayer les précieux habitants sous marins, mais bon…

Au programme aujourd’hui, route vers Praslin, cap au 46°, distance 23 milles, départ 10h00.

Le vent est installé au NW pour 10 nds, « rafales » à 12 nds et nous nous déhalons péniblement entre 4 et 5 nds sous GV et génois, farniente pour les filles, lignes à l’eau pour les gars, chacun y va de son montage de ligne, plus ou moins sophistiqué.

Après avoir perdu 2 Rapalas, sûrement sauvagement gobés par un magnifique thon (les commentaires vont bon train sur les causes possibles et le prix du kg de poisson) et 15 milles parcourus, toujours pas de poisson, patience, patience…

La chance nous sourit pendant le déjeuner pris en route, bateau à plat sous pilote, avec l’arrivée inopinée d’un thon dit « belles dents » de 50 cm, qui porte bien son nom, attention les doigts, qui a dû se noyer pendant notre apéro, car il monte à bord légèrement « fatigué », voilà le repas de ce soir, le BBQ du bord se réjouit déjà, tout comme nous.

Nous arrivons sous Praslin (7 milles de long sur 2,5 de large, 367 m d’altitude) vers 15h00 et décidons d’aller mouiller pour la nuit dans l’anse Farine située entre la pointe sud est de l’ile et la petite ile Ronde (privée).

Ce mouillage idyllique parfaitement abrité, par 5/6 mètres de fond sableux, à proximité des coraux se situe à 1,5 mille du petit port de Praslin (Baie Ste Anne, pas de mouillage, compte tenu des faibles profondeurs) qui accueille les ferries en provenance de Mahé et une petite base de location de voiliers.

Un peu de courant à la marée descendante (marnage entre 30cm et 1m, totalement irrégulier) nous mouillons un pare-battages et 20ml d’aussière derrière notre cata, au cas ou…

La visite des coraux à quelques dizaines de mètres du bateau, nous laisse rêveurs et émerveillés, tant la diversité des poissons est grande.

Raies pastenagues ou léopard, demoiselles, poissons perroquet ou anges, chirurgien clown, ou a dos jaune, nason à éperons oranges, et autre poissons-papillon se disputent la palme ( !) pour nous éblouir de leurs couleurs et de leurs formes, dans une eau assez claire en cette fin d’après-midi ; les appareils photos (étanches bien sûr) se gavent de clichés plus ou moins réussis, faudra faire du tri a bord !

Retour à bord avant la tombée de la nuit, les raies pastenague ont repris leur place sur les fonds sableux, peu impressionnées par notre ancre et notre ligne de mouillage, pas plus d’ailleurs qu’un barracuda qui tourne autour du bateau à petite distance.

Les poissons chauve-souris pullulent à l’arrière du cata, dans l’attente d’un nourrissage que Pascale, leur amie, assure avec patience et plaisir.

Masqué par les modestes sommets de Praslin le soleil se couche derrière l’ile dans des lueurs rose-orangées favorisées par la présence de paisibles nuages sans vent.

Le thon « belles dents », chair blanche, livrée grise dessous et bleutée dessus, grillé au BBQ est particulièrement apprécié.

Baignade nocturne (peu recommandé, ce sera d'ailleurs la seule)

Samedi 4 Décembre :

Nous décidons de rejoindre l’anse Volvert (dont le poisson endémique est la raie ...) sur la côte est de Praslin, les lignes sont à nouveau à l’eau et rapidement le rapala plongeur montre son efficacité en pêchant un magnifique thon rouge qui rejoint le bord après quelques minutes en remorque.

Nous l’enfermons dans la glacière de cockpit car il est vraiment très fort et nous ne parvenons pas à le tuer proprement.

Peu de temps après alors que nous naviguons tranquillement à 4nds au moteur, vitesse de pêche, le vent étant aux abonnés absents, le moteur tribord se met en alarme température.

En ouvrant le compartiment moteur facilement accessible par un panneau de pont nous découvrons le moteur baignant dans une grande quantité d’eau, nous l’arrêtons immédiatement, écopons à la main le plus possible et appelons la base Moorings.

Visiblement entrée d’eau de mer (elle est salée) et panne de pompe de cale simultanées, c'est pas de bol, la base nous demande de nous rendre à port Ste Anne, sur une patte, ou un technicien nous rejoindra pour diagnostic et réparation.

Après quelques laborieuses manœuvres pour nous amarrer sur un seul moteur, arrière au ponton (mal en point) et bouée à l’avant, nous sommes rejoints par l’homme de l’art qui confirme que la pompe a eau a cédé et que la pompe de cale est en rideau, les pièces seront là au ferry de 17H30.

Nous voilà scotchés au corps mort que nous avons rejoint pour l’après-midi, nous en profiterons pour reconnaître un peu la baie Ste Anne et prendre quelques bains dans une eau un peu moins claire que d’habitude, car pas mal brassée par le trafic des navires.

Petite ballade à pied l’après-midi vers le fond de la baie, c’est Dimanche tout est fermé ou presque (bières fraiches à l’épicerie quand même) ça ne restera pas un grand souvenir…

La pompe à eau est réparée le soir même mais pas la pompe de cale (pb électrique) qui le sera le lendemain, trop tard pour quitter le port, peu attractif et sans services, de plus on ne navigue pas après 18h, aux Seychelles…

Lundi 5 Décembre :

Nous faisons connaissance avec Robert (que nous avons d'abord pris pour le "percepteur" de la taxe de port) qui vient en fait avec sa barque tailler une bavette avec nous et notre réparateur David?, ce qui nous donne l'occasion d'assister à des échanges en créole, assez savoureux.

Nous quittons donc le port de Praslin en matinée pour rejoindre l’anse Volvert, grosse nav de 4milles, comme prévu initialement, avant notre panne d’hier.

Nous remontons les lignes avant d’entrer dans la Réserve de l’Ile Curieuse voisine de Praslin (1 mille), car bien evidemment la pêche est interdite dans les parcs marins.

Arrêt à l’ilet St Pierre (une vraie carte postale) pour une ballade snorkeling qui se termine rapidement par un retour à bord car le site est infesté de micro-méduses à peine détectables à l’œil nu mais ô combien présentes et urticantes, m…., repli stratégique. Nous repartons à 2 en annexe pour aller voir 200m plus loin si c’est mieux, sous un grain particulièrement tonique mais bref comme la plupart d’entre eux.

Cette fois la plongée est la bonne et nous battons le rappel de l’équipage bien décidé à découvrir de nouvelles merveilles, ce qui est chose faite dans une eau toujours aussi claire et chaude. Seuls les coraux nous laissent pensifs car ils semblent bel et bien morts et les fonds sont bien atones, El Nino y serait pour beaucoup ?!

Nous rejoignons le mouillage de Volvert pour y passer l’après-midi et la nuit, sur ancre (toujours pas de bouée pour les bateaux de passage) ce qui nous vaut de laisser à nouveau 15€ par personne car le parc de Curieuse englobe le mouillage de Volvert (pas cons les locaux). Visite à terre, entre 2 grains, sur la splendide et quasi déserte plage de 3 km de sable très fin et doré qui s’étale devant les bars, restaurants et les nombreux complexes hôteliers voisins, sans doute encore peu fréquentés à 2 semaines de Noël. Les grains au large et les lumières de fin d’après-midi créent de beaux arcs en ciel avec des contrastes incroyables !

Cocktail local de jus de fruits, pieds dans le sable, extra ! Par contre tout le monde se gratte depuis ce matin, les micro-méduses ont laissé des traces…

Mardi 6 Décembre : Décollage avant 10h pour éviter la taxe de mouillage de nuit de 250 SCR (pas très matinaux les locaux), direction Curieuse distante de moins de 2 milles, son Parc National marin et sa Réserve de tortues géantes terrestres.

Mouillage dans la baie « La raie » orientée sud est, comme le vent ce matin, avant de rejoindre la plage en annexe, ou nous sommes attendus avec nos roupies, comme de droit.

L’ile s’enorgueillit d’avoir la plus grande réserve de tortues géantes terrestres au monde, elles ont jusqu’à 200 ans et peuvent peser jusqu’à 250kg,

petite visite guidée de l’élevage par un « ranger » puis nous prenons le chemin de l’Anse José (côté ouest de Curieuse) à travers la mangrove (45’ de marche, chemin sur pilotis en grande partie, crabes de terre à profusion, prévoir sa boisson, chaussures et pique nique).En grimpant sur la colline nous pouvons apercevoir plusieurs jeunes requins citron nés dans ce milieu « protégé ».

L’ile a aussi longtemps été une léproserie, cf(http://www.partirou.com/seychelles/curieuse/ ) on peut y voir la maison créole du docteur de la léproserie à l’Anse José et son extraordinaire plage de sable blanc ( joli mouillage possible selon les vents et la houle).

Retour à l’Anse Farine, notre QG seychellois, forts de 2 nouvelles captures, avec ma ligne « magique » en longeant la côte est de Praslin, nous avons dû trouver le « spot », thon rouge et barracuda, mais très occupés par notre pêche nous prenons une filière de pêche à moitié immergée dans l’hélice tribord, heureusement elle casse très vite, il faudra quand même plonger pour vérifier l’embase et l’hélice…

Le thon sera mangé le soir même, la queue est préparée en tartare avec des condiments et du citron vert, extra à l’apéro…

Le barracuda attendra son tour au congélateur que les locaux nous rassurent sur l’absence de ciguatera* dans l’archipel (*fréquente chez le barracuda de récif antillais et qui provoque des troubles neurologiques sérieux chez l’homme).

Mercredi 7 Décembre : Cap sur La Digue, 6 milles, dans le 110° !

Encore au moteur, le vent boudant toujours la zone, nous rejoignons peu avant midi le port de la Passe sur l’Ile de la Digue après avoir traversé les Roches Canales, lignes à l’eau, sans succès cette fois.

Ce minuscule et unique port de l’ile (5km/3km) qui couvre à peu près 1,5 hectare (150x100m) ne comporte pas d’appontement pour les voiliers et c’est avec l’aide extrêmement efficace d’un local très « accueillant et directif » qui nous prend en charge à notre arrivée que nous nous installons à couple d’autres voiliers, mouillage devant, amarrage sur des chaines, croisé a terre derrière.

3 objectifs pour la journée : découvrir l’ile et ses merveilles (anse source d’argent : LA carte postale des Seychelles), regarnir de nourriture nos frigos et rangements, faire les pleins d’eau.

L'île de La Digue aux Seychelles

Aux Seychelles, La Digue a tout d'un paradis. Cette île magnifique se situe à 6 km au sud-est de Praslin. On la rejoint en 15 min de bateau. Ses proportions sont modestes (5 km de long par 3 de large), mais elles présentent toutes les beautés de l'archipel des Seychelles

http://www.seychelles.fr

Roland se chargera du plein d’eau (un tuyau volant pour tout le port) que nous lui payons à prix d'or (25€) et il nous fournit aussi les vélos que nous enfourchons pour filer plein sud vers le bon restaurant « Lanbousir » ou nous déjeunons copieusement de magnifiques poissons locaux (perroquet, cordonnier, …) devant la plage.

L’émerveillement de l’anse Source d’argent (plus belle plage du monde ?) commence ensuite

avec ses blocs granitiques sculptés par l’érosion, les plages étincelantes sous un ciel d’un bleu incroyable, le soleil des tropiques et une eau limpide et chaude, extra ! Ne pas oublier d’acheter la vanille locale en passant à la boutique du parc, au retour.

Petite ballade à vélo vers l’Anse Patate (NE, pas de mouillage) et ses couleurs étonnantes pour boucler notre court mais enchanteur périple terrestre sur la Digue.

Les courses (supérette Gregoire’s store) 1km au sud du port nous attendent ensuite et l’addition nous confirme à nouveau que les prix sont très très élevés, y compris sur les produits de base, on se demande comment vivent les locaux ici avec leurs très modestes revenus ?

Retraits de monnaie locale au distributeur de la MCB (Mauritius Commercial Bank) à 100m du port.

Retour en crapahutant dans les rochers avec les courses pour rejoindre le bord, le port est vraiment rustique, nous avons un gros cata de charter à couple, moteur en route jusqu’à 22H, malgré nos demandes insistantes d’avoir un peu de silence, il a surement la clim en route… moralité on est mieux au mouillage, mais ça on le savait déjà !

Le plein d’eau a été fait, sauf nos bidons de 5l, pour le café et les cuissons, faudra s’y coller demain matin avant de partir, avec le tuyau balladeur qui part d’un improbable robinet bricolé sur le rivage et passe de bateau en bateau au gré des demandes et de sa disponibilité.

Après avoir vainement cherché un restaurant de langoustes dont nous avions furtivement vu la pub lors de notre ballade a vélo, nous échouons pour le diner au restaurant Tarosa seafood (on ne recommande pas) à 100 m du bateau.

Jeudi 8 Décembre :

Toujours sous le soleil, nous quittons le port de « la Passe » avec les pleins, cap au sud en longeant les plages grandioses que nous avons fréquentées hier, l’idée est de mouiller à l’Anse Coco (SE La Digue) si possible, mais la houle de SE et le fort ressac à la plage nous en dissuadent très vite, on continue toujours au moteur, vers Félicité, ile de milliardaires à 2 milles Est de la Digue, et son « resort » à 2000 $ la nuit.

La mer est d’un bleu incroyable, assez différent de celui des eaux antillaises, et on y voit peu de vie en surface, les oiseaux de mer étant rares (quelques Paille en queue et veuves noires), tout comme les dauphins furtifs aperçus en chasse une seule fois.

Nous gagnons l’ilet Coco au Nord de Félicité (1 mille) et mouillons à proximité immédiate de l’ile où cohabitent bruyamment une forte colonie de chauves-souris (grande roussette) et des sternes, essentiellement. 3 bateaux seulement dans ce mouillage, nous ne serons plus que 2 cette nuit, le mouillage n’étant pas conseillé par les loueurs, mais vu la météo…

La plongée qui suit nous fait découvrir de nouveaux amis : 2 tortues imbriquées et un requin à pointes blanches d’environ 1,50m qui nous évite soigneusement, mais qui occasionnera des retours rapides au bateau pour certaines, ouf..

Nous ne nous lassons pas des multiples espèces de poisson peu farouches que nous pouvons approcher et photographier…en douceur

Le coucher de soleil clôture en beauté cette belle journée, avant un bon plat de pwason (un jobfish, 50 cm, 2 à 3 kg, poisson gris a chair blanche, jolies quenottes aussi) dégusté en « terrasse » comme tous nos repas d’ailleurs.

C'est vraiment le paradis, içi !

Vendredi 9 Décembre :

Après une nuit calme et étoilée, nous reprenons la route de Praslin avec l’idée d’aller découvrir le parc de la « Vallée de Mai » au centre de l’ile, en prenant le bus qui sillonne l’ile. Nous choisissons une anse très calme et toute aussi belle que les autres pour poser la pioche : l’Anse Possession, au NE de Praslin, face a l’Anse José de Curieuse.

En route, après avoir frôlé la micro ile « Avé Maria » plantée là au milieu de nulle part et son mini bouquet d'arbres, nous capturons 4 beaux poissons : 2 thons rouges qui mordent en même temps sur nos 2 lignes (50/60cm et 3 à 4 kg), un nouveau barracuda et un jobfish, voilà de quoi changer les menus, heureusement le congélateur du bord tourne bien, va falloir se calmer sur la pêche quand même.

En fait l’Anse Possession est effectivement possédée…par les micro-méduses, nous quittons les lieux pour rejoindre Volvert, un poil plus sud et sans micro-méduses.

Samedi 10 Décembre : vallée de Mai

Le bus bondé, pas cher (5 SCR soit 0,35€) et conduit sportivement par un pilote de F1 local nous permet de rejoindre rapidement l’entrée de la Vallée de Mai ou nous nous acquittons des tickets et prenons un guide (Julietta) qui va nous faire découvrir entre-autres le mystère du Coco fesse, endémique de Praslin. La Vallée de Mai est une zone de 19.5 ha de palmiers qui a pour ainsi dire conservé son état d'origine depuis les temps préhistoriques et qui contient la plus grande forêt de coco-de-mer du monde. Le coco-de-mer est une espèce endémique qui présente un intérêt universel car elle est porteuse de la plus grosse graine du règne végétal. La forêt abrite aussi cinq autres palmiers endémiques et de nombreuses espèces animales endémiques, nous apercevons un beau lézard Geko, mais pas le fameux perroquet noir, rare et discret, bien que nous l'entendions.

On se promène ensuite en toute liberté le long de sentiers balisés à travers ce parc national classé au patrimoine mondial par l'Unesco. L'entrée est gratuite pour les Seychellois, tous les autres devront débourser environ 20 euros plus 150 roupies (environ 10€ par personne pour le guide, indispensable).

La visite d’1h30 se passe sous la pluie, il fait chaud et humide, le vent est absent.

Nous rentrons à Volvert et dégustons un excellent cari de poulet (ça change du pwason), vraies frites, 18€, à l’abri de grains plus que copieux, comme notre plat, au restaurant « la Goulue » excellent accueil et service, de surcroit.

Ce soir c’est poisson/riz…on aime ça, et puis poisson pêché= poisson mangé !

Nous décidons d’aller mouiller à l’Anse Lazio au Nord de Praslin doublement célèbre de part sa beauté, d’une part, et tristement célèbre d'autre part, suite aux 2 décès consécutifs à des attaques de requin bouledogue en 2011 sur 2 touristes français et anglais.

6/7 bateaux au mouillage, pas grand monde dans l’eau, il y a encore de la micro-méduse, m…., il semblerait que le nord de Praslin soit assez affecté par le phénomène ; nuit calme, pas de vent ni houle.

Dimanche 11 Décembre : J-2, cap sur Mahé

Toujours pas de vent, mais grand beau temps pour contourner le nord de Praslin et découvrir en passant 2 iles (privées) : Cousin et Cousine, dans l’ordre, et leurs extraordinaires plage de sable blanc. Un magnifique thon « Yellowfin » de 60 cm, au dos bleu marine et aux ailerons jaunes rejoint le bord, 3^ème espèce de thon différent.

Nous mettons le cap sur l’ile Ste Anne près du port Victoria ou nous mouillons dans la jolie et très tranquille Anse Cabot (NW) ; une petite houle nous pousse à nous mettre à l’abri pour la nuit devant l’ile Moyenne qui avait été notre 1^er mouillage. Au calme entre Moyenne et l’ile du Cerf, nous admirons les couleurs du coucher de soleil dans les nuages au dessus de Mahé.

L’imposant palais émirati qui trône au faîte des hauteurs de Mahé, (route de la Misère, véridique !) en toute discrétion, impose sa masse dans le paysage. Demain on contourne Mahé par le Sud…

Lundi 12 Décembre : Takamaka

La pétole étant à nouveau au programme, il nous faut faire 3 heures et demies de route moteur pour trouver un nouveau mouillage, exceptionnel dans l’ouest de Mahé : Takamaka.

L’anse (exposée W/NW) où nous sommes le seul bateau, comporte une splendide plage, un hôtel et un restaurant, et surtout un joli spot de plongée et snorkeling.

Nous nous empressons d’aller vérifier l’absence de méduses, ouf, il n’y en a pas...!

A nouveau nous retrouvons des variétés de poissons aussi belles les unes que les autres, et parmi elles les magnifiques mais dangereuses rascasses volantes (aussi appelées Poisson scorpion ou Lionfish).

Un bénitier nous tend ses lèvres d’un bleu incroyable. Une murène et un nouveau requin de belle taille s’esquivent à notre approche, craintifs.

Nous nageons avec une belle tortue imbriquée au vol majestueux et regagnons le bord alors qu’un barracuda effectue des cercles autour de notre bateau.

Diner de fruits de mer au restaurant, cocktails savoureux, Rhum Takamaka à éviter quand on connait les rhums antillais, par exemple...

La nuit est interrompue par un grain très copieux accompagné d’un vent d’une vingtaine de nds, qui nous vient du large pas de problème le mouillage tient bien sur le fond de sable.

Mardi 13 Décembre : le retour…

Le vent étant encore aux abonnés absents, 3 heures de moteur, à nouveau, pour rejoindre la marina d’Eden Island ou se terminera notre séjour par un moment de convivialité autour d'un plateau de fruits de mer à la Seychelloise, au restaurant Tamassa au service obséquieux et peu chaleureux.

Une fois de plus nous nous voyons refuser l'accès au Wifi du restaurant, y compris en payant, ce qui semble être une pratique courante dans le pays; il semblerait que les seychellois soient très soucieux de la sécurité des accès informatiques...

Au final :

Malgré l'absence de vent, peu gênante, vu la proximité des iles entre elles, cette croisière restera un excellent souvenir.
Les températures (air /eau), le nombre et la beauté des mouillages et des plages, le calme dû au petit nombre de bateaux rencontrés, la facilité à pêcher sans être des spécialistes et la capacité a faire des vivres et de l'eau contribuent a recommander cette destination de rêve, à plus forte raison sur un catamaran qui reste un support vraiment parfait pour ce type de navigation.

Côté poissons nous avons pu rencontrer nombre d'espèces, un vrai bonheur, y compris pour les nageurs qui restent en surface.

cf ci-dessous super site sur le sujet et quizz pour tester vos connaissances

SOUS LES MERS

Le site Sous les Mers invite à découvrir la faune et la flore sous-marines.

http://fran.cornu.free.fr

Reconnaître les poissons tropicaux 2

Quiz Reconnaître les poissons tropicaux 2 : Reconnaître les poissons tropicaux les plus courants en plongée (suite 2) - Q1: Ce poisson est : Un poisson-crapaud, Un poisson-papillon, Un poisson-globe,...

https://www.quizz.biz

Notre seul regret, finalement, concerne la pauvreté des coraux qui "seraient" en convalescence depuis une quasi extinction en 1998, provoquée par un réchauffement de l'eau dû à El Nino (il est vrai aussi que nous n'avons pas plongé profond ou le corail est peut-être en meilleure forme ?).

Quand on sait qu'il pousse d'un millimètre par an, il faudra plusieurs générations pour admirer le corail dans toute sa splendeur, si tout va bien, croisons les doigts...

Alors pour finir, comme on dit içi en créole seychellois :

gran mersi aux sesel et aux seselwa et baybay !!

Les Seychelles

Les Seychelles vous présente son site internet entièrement consacré à la destination

http://www.seychelles.fr

En cata au paradis seychellois

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